
Les œuvres florales numériques de Sabrina Ratté
Pouvez-vous imaginer un futur sans nature ? Un futur où les dernières traces de vivant seraient exposées au musée, comme témoins du passé ? Entre art et technologie, l’œuvre émouvante de Sabrina Ratté, Floralia, nous plonge dans un futur possible, mais auquel nous souhaitons échapper.
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L’œuvre
Le nom Floralia renvoie aux « Floralies », célébration que la Rome antique organisait au printemps en l’honneur de la déesse Flore, déesse des fleurs, des jardins et du printemps.

Hobbe Smith, « Floralia », 1898.
Cette installation en quatre écrans réunit plusieurs inspirations, des écrits de l’autrice féministe Donna J. Haraway aux écrivain·e·s de science-fiction Ursula K. Le Guin et Greg Egan. Ainsi, la végétation n’est plus. Sabrina Ratté a imaginé cette salle d’archives virtuelle où quelques échantillons d’espèces végétales alors éteintes sont conservés et exposés. Les écrans s’apparent à des vitrines de musées, comme pour préserver ces échantillons fragiles.




Grâce au montage et à des effets visuels, la salle évolue au rythme des souvenirs émanant des plantes, témoignant du monde d’autrefois. Une nature magnifiée, semble ainsi reprendre vie à travers la simulation d’écosystèmes nés de la fusion de la matière organique et de la technologie, où vie passée et future « coexistent dans une tension perpétuelle du présent ». Il aura donc fallut attendre que la nature s’éteigne pour en préserver et admirer les derniers fragments.

Sabrina Ratté par SAAD
L’artiste
Née au Canada et basée à Paris, Sabrina Ratté est une artiste numérique dont la pratique investit plusieurs champs artistiques : photographie, vidéo analogique, animation 3D, audiovisuel, réalité virtuelle, installations. À travers ses œuvres s’inspirant de la science-fiction, Sabrina Ratté explore l’espace physique comme numérique et étudie les interactions entre l’environnement et la subjectivité.
Chez Digitalis, nous avons découvert Sabrina Ratté lors de sa participation à la 16e édition du Festival Hors-Pistes « L’écologie des images » du Centre Pompidou en 2021. Nous avons été immédiatement sensibles à la beauté des œuvres de Sabrina Ratté et à la façon dont elle interroge le présent et le futur, grâce à la technologie.